Eglise Saint-Merri,
76 rue de la Verrerie
dans le 4ème arrondissement de Paris.
76 rue de la Verrerie
dans le 4ème arrondissement de Paris.
La tradition raconte que Médéric (Medericus)[1], abbé de l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun, vint vivre en ermite dans une cabane à proximité de l’oratoire Saint-Pierre-des-Bois qui s’élevait à cet endroit. Il meurt le 29 août 700 et y fut enterré. En 884, l’évêque de Paris Gozlin fait exhumer et mettre en châsse les restes de Saint-Merri, désormais considérées comme des reliques. C’est à cette époque que saint Merri est choisi pour devenir le saint patron de la rive droite.
Le culte du saint abbé est à l’origine d’une nouvelle église Saint-Pierre-Saint-Merri sur l’initiative d’un officier royal, Eudes Le Fauconnier, au Xe siècle. Même si la date exacte de construction reste hypothétique, on sait que Eudes Le Fauconnier a bel et bien existé, puisque lors de la reconstruction de l’église au XVIe siècle, on découvrit dans le vieux cimetière le squelette d’un guerrier chaussé de bottes de cuir doré, avec l’inscription : « Hic jacet vir bonae memoriae Odo Falconarius fundator hujus ecclesiae ».
Érigée en paroisse au début du XIe siècle, elle est donnée vers 1005 au chapitre de Notre-Dame et desservie par une communauté de chanoines. Elle est ainsi l’une des quatre « filles de Notre-Dame » et la dernière subsistante aujourd’hui. L’église est de nouveau rebâtie aux XIIe et XIIIe siècles, mais le développement démographique du quartier des halles et du beau-bourg nécessite une nouvelle construction. Jean Beaupère, l’un des juges de Jeanne d’Arc, fut curé de la paroisse à cette époque. L’église accueillit également l’italien Boccace, ou encore Saint Edmond, futur archevêque de Cantorbéry, tous deux paroissiens de Saint-Merri[2].
L’édifice actuel a été édifié entre 1515 et 1612. La crypte, la nef, et les bas-côtés1515-1520, les bras et la croisée du transept de 1526-1530, le chœur et l’abside furent terminés en 1552, tandis que les travaux s’achèvent en 1612, lorsque le clocher est surélevé d’un étage. datent de
Le XVIIIe siècle est pour l’église une ère de remaniement : le jubé de 1558 est détruit en 1709, les frères Slodtz sont chargés en 1759 de remanier le chœur dont les arcs brisés sont cintrés et recouvert comme les piliers d’un placage de marbre et de stuc. Le sol est recouvert d’un dallage de marbre, le mobilier est renouvelé et les vitraux sont en partie remplacés par du verre blanc.
Fermée en 1793 en raison de la Révolution, l’église devient une fabrique de salpêtre. De 1797 à 1801, des théophilanthropes en font le « temple du Commerce ». Elle finit par être rendue au culte catholique en 1803. En 1862, elle fait l’objet d’un classement par liste au titre des monuments historiques[3].
1. Jean Colson (dir.) et Marie-Christine Lauroa (dir.), Dictionnaire des monuments de Paris, Hervas, 1992, 917 p. (ISBN 2-903118-66-3) [rééd. Georges Poisson, 2003 (ISBN 2-84334-001-2)], p. 718.
2. a et b Site officiel de la paroisse [archive].
3. Notice no PA00086259 [archive], sur la base Mérimée, ministère de la Culture.
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