Ce mercredi 11 janvier 2012, à 9 heures, huit jeunes hommes et une jeune femme se sont présentés devant le juge de la 28e chambre du Tribunal correctionnel de Paris.
L'audience s'est ouverte sur le rappel des faits qui leurs sont reprochés sur le fondement de l'article 222-13 al 1 4° du code pénal :
"avoir volontairement commis des violences sur des spectateurs du théâtre de la Ville et sur les effectifs de la compagnie d'intervention, personne dépositaire de l'autorité publique dans l'exercice ou du fait de ses fonctions, en l'espèce en jettant (sic) des oeufs et alors que sa qualité était apparente ou connue de l'auteur, ces violences n'ayant entraîné aucune incapacité totale de travail."
Face à ces neufs jeunes catholiques, deux policiers, dont l'un accusait, sans pouvoir le nommer, ni le reconnaître, celui qui avait jeté de l'huile de vidange sur son casque et lancé un oeuf qu'il avait reçu en haut du dos au niveau de l'épaule droite, et le deuxième policier pour avoir reçu un œuf sur la tête.
Pour deux œufs et un peu d'huile, neufs personnes devaient rendre compte devant un juge, de leurs actes de protestation au soir de la représentation de la pièce "Sur le concept du visage du fils de dieu" qui se jouait en octobre dernier au théâtre de la Ville à Paris.
Ni le Juge, ni le Procureur de la République n'ont demandé de preuves à la partie civile, ce que fit remarquer l'un des deux avocats de la défense. Celui-ci, muni d'une photo, (capture d'écran d'une vidéo de la scène de Nouvelles de France) questionna les policiers qui peinaient à répondre de façon précise. Il m'apparaissait clairement que ces jeunes n'étaient pas ceux qui avaient atteint ces policiers avec les projectiles, devenus "armes utilisées" dans la bouche du Juge, pour désigner les oeufs et l'huile de vidange.
L'Avocat des parties civiles précisaient que ces deux clients représentaient la 22e compagnie en service ce soir là. Quant aux prévenus, ils ne représentaient pas les personnes qui avaient atteint ces deux policiers, mais ils étaient toutefois chargés d'en assumer l'accusation et les peines. (J'écrirai davantage sur cette notion de groupe organisé si chère au Juge, pour le moment je me contente de vous faire par de ces informations).
Cette audience dura trois heures de pleine intensité pour se terminer sur la plaidoirie de la défense.
Si tous ont dit assumer leurs actes de protestation pour "Notre Seigneur", la jeune fille m'a particulièrement impressionnée par sa détermination et son calme.
La délibération est fixée en date du 15 février 2012 à 9h00.
Merci à tous ces jeunes que j'accompagne de mes prières.
anne.kerjean
- L'ange se trouve au pied de la Sainte Chapelle à la sortie du Tribunal correctionnel de Paris.
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